Paradoxe ivoirien
« Le Sénat ivoirien a une nouvelle présidente: Mme Kandia Kamissoko-Camara. Ce jeudi 12 octobre 2023, elle a été élue à la tête de la Chambre haute du Parlement avec 91 voix sur 97, soit 93,81% des suffrages exprimés.
Elle succède à Jeannot Ahoussou Kouadio Kouadio (2018-2023). Et après Mmes Henriette Dagri-Diabaté, à la Grande chancellerie de l’ordre national, et Chantal Nanaba Camara, au Conseil constitutionnel, Mme Kandia Kamissoko-Camara est la troisième femme à diriger une Institution de l’État.
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Mais cet accouchement s’est effectué par césarienne. L’ex-ministre d’État, ministre des Affaires étrangères a remporté, dans la circonscription électorale d’Abobo, deux élections: les législatives du 6 mars 2021 et les municipales du 2 septembre 2023.
En revanche, Mme Kamissoko-Camara n’a pas participé aux sénatoriales du 16 septembre pour l’élection des 66 sénateurs. Cependant, conformément à l’article 87 de la Constitution, elle a fait partie des 33 sénateurs que le chef de l’État a souverainement nommés, le 9 octobre 2023, pour la deuxième législature du Sénat.
De ce fait, député et maire d’Abobo, elle devient sénatrice. Or, selon l’article 129 des textes portant fonctionnement du Sénat, « le mandat de sénateur est incompatible avec le mandat de député. » Il aura donc fallu à Mme Kandia Kamissoko-Camara, sortie du gouvernement, qu’elle renonce à ses fonctions de député. Et imposée par le chef de l’État dont elle reste très proche, elle dirige désormais des sénateurs élus.
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C’est le résultat et le comble du paradoxe ivoirien. Depuis l’origine, le processus démocratique est subverti, en autorisant, dans la Loi fondamentale, le président de la République, chef de l’Exécutif, à nommer des membres du Législatif chargés de surveiller sa gestion des affaires de l’État. Et légalement, il tord le cou à la démocratie et fait la pluie et le beau temps ».
Par F. M. Bally
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