Trêve sociale sous menace-annihilation des droits : Anne Ouloto face au refus d’une Confédération syndicale

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Pacôme Attaby prend la tête du front du refus avec la Confédération Syndicale espoir Côte d’ivoire

Trêve sociale sous menace-annihilation des droits : Anne Ouloto face au refus d’une Confédération syndicale ledebativoirien.net

Le monde du travail vient de donner naissance à la confédération syndicale espoir, depuis le mercredi 6 mars 2024 avec aussi l’élection de son premier responsable Pacôme Attaby.

C’est un dans un complexe hôtelier dans la commune de Yopougon qui a été le cadre choisi pour porter sur les fonts baptismaux de cet outil de revendication des travailleurs en Côte d’Ivoire.

Cette cérémonie a été aussi marquée par la tenue d’un atelier de réflexion autour du thème: « Quelles contributions de la Centrale Espoir à l’éveil du syndicalisme en Côte d’Ivoire? » Pour sa première sortie en sa qualité de président de la Confédération Syndicale Espoir, Pacôme ATTABY dénonce le syndicalisme communautaire ou les travailleurs et les patrons de ses organisations sont intégrés dans une sorte de communautarisme, peut-être gagnant pour eux.

La question est de savoir « si les travailleurs gagnent dans ce système? ». Une préoccupation à laquelle la ministre de la Fonction publique Désirée Anne Ouloto pourra-telle répondre ? Dans son discours d’investiture par lequel il a affirmé son engagement à la masse laborieuse, le tout nouveau secrétaire confédéral pointe du doigt les signataires de la trêve sociale et dénonce le dialogue social exclusif.

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« La CSSP-Ci a été retirée du dialogue social.

Le dialogue social doit être inclusif dès lors où une organisation estime que ce n’est pas satisfaisant. Nous ne sommes pas d’accord avec la trêve sociale par laquelle les organisations syndicales renoncent à leur droit pour cinq ans.

Nous sommes d’accord, par principe, qu’après une discussion, il y ait un accord sanctionné par un protocole. Mais qu’on contraigne les travailleurs à renoncer à leur droit de grève, c’est la première fois que je vois ça. Et le cas de la Côte d’Ivoire est en train de faire école dans sous-région. Ce n’est pas du tout bon pour le travailleur ».

Un vrai mécontentement exprimé

 Il ne s’arrête pas là et va plus loin au micro de Ledebativoirien.net : « Il y a deux aspects dans ce qui est appelée : trêve sociale. Il y a le but visé par la trêve sociale et l’objectif de la trêve. Le but, c’est la paix sociale et l’objectif, c’est le gel du droit de grève sur cinq ans. La Confédération Syndicale Espoir(CSE) trouve louable le but. C’est à dire que la CSE est pour la paix sociale car nous ne sommes pas des anarchistes.

Cependant, cette paix sociale ne doit pas que servir les riches en les enrichissant davantage de sorte qu’ils narguent la classe sociale. La paix sociale doit profiter à la classe sociale. Malheureusement, la première trêve sociale signée en 2017 et celle de 2022 n’ont pas encore visiblement relevé le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs ivoiriens. Concernant l’objectif de la trêve qui consiste pour les syndicats à renoncer formellement à l’usage de leur droit de grève sur cinq années, en s’y obligeant, la CSE rejette cet aspect du protocole d’accord portant trêve sociale au regard même de principes fondateurs.

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Le droit de grève est une prescription de la convention 87 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT); s’obliger à y renoncer pour cinq ans constitue une violation flagrante de ladite convention. Et un syndicaliste ne devrait pas le faire au risque de se voir rattraper par son acte.

D’ailleurs nous avons tous vu ce qui s’est passé avec un groupement syndical du ministère de la santé dirigé par un signataire de ce protocole. Cette réalité l’a rattrapé de façon peu honorable. L’histoire a retenu cela de lui.  C’est ce qui fallait éviter. En effet, nul ne peut ruser avec l’Etat car il est toujours plus fort. Nous les syndicalistes le savons tous.

Enfin, sachons que l’Etat sait comment reprendre ce qu’il octroie. Il le fait au travers de l’inflation. Pourtant le syndicaliste doit se lever contre l’inflation; dans ce cas, il fait comment ? C’est là l’approche de la Centrale Espoir. Cependant, pour l’heure, nous sommes préoccupés, après notre congrès, par notre implantation et les cinq autres axes primordiaux que le congrès a retenus », lance Pacôme ATTABY.

Ancien président de la CSSP-CI (coalition des syndicats du secteur public de Côte d’Ivoire) et ancien porte-parole de la COSEFCI (Coalition du secteur éducatif et formation de Côte d’Ivoire, candidat à l’élection de la MUGEFCI (Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire), ce leader syndical est conscient des chantiers qui l’attendent et surtout que cet instrument de combat réponde aux attentes des fonctionnaires.

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A ce niveau de la lutte, les partenaires extérieures sont d’une importance capitale. Aussi les structures syndicales internationales étaient-elles présentes comme la Fédération d’enseignement de la force ouvrière représenté par son secrétaire général Clément Paullet,

et des syndicats de la sous-région étaient présents comme l’Union nationale des syndicats du Togo (UNSIT). La ministre ivoirienne de la Fonction publique madame Désirée Anne Ouloto qui a piloté le processus du silence des fonctionnaires prend la mesure de la trêve sociale.

Ledebativoirien.net

Martial Tahou


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