•La liste des personnalités impliquées dans le scandale
Scandale historique avec les douanes ivoiriennes. De l’huile non enrichie et impropre à la consommation importée de Singapour est dans les ménages ivoiriens.
Ce que cet officier des douanes ivoiriennes qui a participé aux enquêtes dévoile au micro de
LE DEBATI VOIRIEN est tout simplement hallucinant et stupéfiant. Le chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara a été saisi du dossier ainsi que la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance.
Plus de 60 conteneurs seraient entrés par le Port Autonome d’Abidjan depuis 2019 et là, avec un manifeste qui indique du Riz et la déclaration, de l’huile et du lait. La déclaration des douanes faite au Port Autonome d’Abidjan indique clairement « de l’huile de palme non modifiée » mais « destinée directement à la consommation ». Alors que le manifeste d’importation indique du riz. Allez-y comprendre quelque chose.
Cette huile non enrichie impropre à la consommation est « mise à la consommation directe », sur le marché ivoirien. La population ivoirienne appréhende désormais l’origine des maladies surprenantes et incontrôlées qui la frappe.
Les révélations sont faites par l’officier des douanes Irié Bi Zamblé Etienne à sa sortie de la prison (MACA). Il a été l’enquêteur qui dévoile l’existence de ce ‘‘ poison déversé’’ dans les ménages. Un coup fumant à odeur de billets de FCFA entre la Direction Générale des Douanes et le Port autonome d’Abidjan… ? Suivez bien, la première partie des révélations.
L’officier des douanes Irié Bi Zamblé Etienne parle
Il est de la promotion 2003-2004 de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration). Le 24 juin 2022, il adressait au Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara, un message public de dénonciation de fraude et de corruption au sein de l’administration des douanes ivoirienne. Un acte qui lui valut immédiatement d’être incarcéré à la MACA maison de d’arrêt et de correction d’Abidjan, pour dénonciation calomnieuse selon les accusés.
Pourquoi a-t-il été incarcéré ?
Cet officier des douanes ivoiriennes, à l’origine des révélations, l’opinion s’en souvient a simplement dénoncé des faits de corruption qui date de 2018 au sein de l’administration douanière. Des faits constatés après avoir été instruit par sa hiérarchie à l’effet de diligenter des enquêtes, ordre de mission à l’appui, contre des bandes fraudeurs et pilleurs de l’économie ivoirienne.
Les enquêtes conduites par lui ont été toutes concluantes. Cependant, l’allure de l’exploitation des résultats de ses enquêtes par sa hiérarchie prenant une proportion inquiétante le poussé à saisir le chef de l’Etat Alassane Ouattara pour l’en informer. Sa hiérarchie lui reprochant cet acte saisi le parquet qui l’arrête et le met en détention, parce que selon, elle l’initiative d’écrire au président de la république est condamnable.
En 24 heures de la saisie du tribunal sa cause sera attendue suite à la plainte de la direction générale des douanes, alors que cet officier, depuis, le 25 octobre 2021avait porté plainte contre sa hiérarchie. Elle a répondu à sa plainte par une plainte auprès du juge du 3è cabinet d’instruction au tribunal d’Abidjan plateau.
Alors que cet officier a saisi les institutions en vue de voir la lumière autour de ses accusations. Le 30 juin 2022, il sera écroué à la MACA d’où il sortira le 7 juillet 2023, soit 1 an 7 jours de prison. A sa sortie de prison, dix mois plus tard le voici encore au-devant des dénonciations de l’administration douanières, cette fois mettant à la lumière une importation frauduleuse d’huile de la Malaisie impropre à la consommation. Et pour cause. Laissons l’officier Irié Bi Zamblé Etienne expliquer, lui l’enquêteur.
De quoi est-il question entre le Port-Autonome d’Abidjan, les importateurs, les transitaires et la direction générale des douanes ?
L’officier Irié parle : « Suite au message à la nation du Président de la République Alassane Ouattara, du 31 décembre 2021, à l’occasion de son traditionnel message à la nation il a dit ; « je ferai de la lutte contre la corruption la 3ème priorité de l’action gouvernementale ». Le Président instituera alors la haute autorité pour la bonne gouvernance et la mise de numéros verts à la disposition de la population », explique l’officier qui soutient s’être appuyé sur ces numéros verts pour faire des dénonciations qui sont dit-il, d’une extrême gravité :
« Ce qui se passe à la Direction générale des douanes est d’une extrême gravité. J’ai dit, c’est que le Président n’est pas informé de ce qui se passe à la direction générale des douanes, parce que s’il sait il agira. C’est ainsi que je lui écris. Ma hiérarchie m’a reproché de n’avoir pas informé le ministre de tutelle d’alors Moussa Sanogo et j’écris directement au Président de la République. Je rétorque en disant que j’informe celui qui n’est pas informé.
Puisque le Ministre Sanogo a été sur le terrain avec moi à Yopougon Azito, à Koumassi, à Marcory et au Vallon dans les Magasins Diplomatiques. Donc je ne pouvais pas encore informer le ministre du budget et du portefeuille de l’Etat parce qu’il est déjà informé.
Le Président de la république a demandé au ministre à qui, il avait rendu compte de la suite des enquêtes, il dit qu’il l’a dit au défunt Premier Ministre, Ahmed Bakayoko. Donc j’ai dénoncé », explique-t-il clairement sa démarche.
Et il poursuit. « J’ai accepté d’aller en prison parce que je savais que le Président de la République n’était pas informé. Je savais qu’à ma sortie de la MACA, il serait informé. Sortis de prison, je suis encore peiné et écœuré de constater que ce que je reprochais à la direction générale des douanes a gagné en proportion inquiétante.
Il fallait que j’ai des preuves puisque, dans la correspondance du Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, Fidèle Sarasoro, il a souligné qu’il n’y a pas de preuves, mais que le ministre de tutelle a dit que les investigations allaient se poursuivre pour faire la lumière serait faite sur ce que j’ai dénoncé.
Ayant aujourd’hui retrouvé des documents accablants et qui engagent la vie de la nation, j’ai décidé d’en parler au Président Ouattara. Il faut que je vous le dise, monsieur le PR, l’heure est grave. Si je me tais parce que j’aurai peur d’aller en prison, ce serait trahir la nation ivoirienne ; parce que, ce qu’ils ont fait est très grave ».
Ainsi depuis, le 13 mai 2024 il a saisi la Haute Autorité pour la bonne gouvernance. Et le 15 mai 2024, il a saisi aussi, le Président Alassane Ouattara. Mettant à sa disposition toute la documentation y afférent.
« Dois-je avoir peur d’aller en prison ? Je ne dois pas avoir peur d’aller en prison. Parce qu’il s’agit de la vie des ivoiriens. Si je dois repartir en prison, je vais repartir en prison.
C’est pour cela que depuis une semaine j’ai saisi le Président de la République par courrier, lui transmettant ces dossiers délicats. En dehors des autres affaires que j’ai réalisées, une seule affaire retient ici mon attention. Il s’agit de 60 conteneurs de poison. Ils font rentrer cela depuis 2019.
Voilà comment ils procèdent
Ils font venir de l’huile brute de la Malaisie, de Singapour, précisément. Une fois cette huile rentrée en Côte d’ivoire, elle devient du riz de grande consommation. Comment comprendre cela ! 60 conteneurs d’huile une fois arrivée au Port Autonome d’Abidjan se transforment en riz. Ce sont des huiles qui tuent. Cette huile rentre brute en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire non raffinée, et des opérateurs véreux en complicité avec la direction générale des douanes déversent cette huile sur le territoire ivoirien, dans les ménages ivoiriens sans aucune forme de procès.
En Douanes, elle s’appelle, huile impropre à la consommation. Pourquoi ? Lorsqu’elle rentre en Côte d’Ivoire, il faut l’emmener au ministère du Commerce et de l’Industrie, là-bas, ils vont la filtrer, y injecter de la vitamine, la transformer chimiquement pour la rendre consommable. Une fois enrichie, cela entraine des surplus de taxes. Ce sont ces surplus de taxes que les opérateurs ne veulent pas payer.
Donc, ils contournent avec la complicité de la direction des douanes, les circuits normaux pour déverser leur contenu macabre sur le marché ivoirien. J’ai été instruit par ma hiérarchie d’enquêter sur ces huiles.
Grande a été ma surprise de constater que des conteneurs qui m’ont été présentés comme contenant du riz de grande consommation contiennent tous, de l’huile de palme en provenance de la Malaisie. J’ai fait des prises de vues et de l’indentification.
J’ai procédé, déclaration par déclaration au dénombrement », explique l’officier enquêteur. Il lance alors : « J’appelle ici et maintenant, le colonel Kadio Albert Louis, Directeur Général Adjoint des douanes ivoiriennes, lui qui m’a instruit pour diligenter des enquêtes sur ces huiles. Je l’appel, lui et ses collaborateurs avec qui j’ai travaillés d’arrache pieds. Je dis au Colonel que les documents qu’il m’a remis ont été remis en mains propres au chef de l’Etat.
Que tous ceux qui seront cités dans cette affaire de fraude de se rendre immédiatement auprès du Président de la République pour rendre compte. La liste est entre les mains du Président. C’est le chef de file que j’ai cité. Cette fois-ci, on ne portera pas plainte contre Irié pour diffamation et dénonciation calomnieuse. Qu’ils rendent compte, parce que le Président de la République ne peut pas mettre des hommes à des postes de responsabilités et le poignarder dans le dos. Je vous le dis, l’heure est grave ».
Il ajoute aux révélations une autre dose
« Quand j’ai saisi ces affaires, le seul reflexe de la direction des douanes, c’est de m’envoyer deux émissaires avec le principal du nom de Bahi Antoine, un commandant pour me dire de ne pas dévoiler ce que j’ai vu au Port Autonome d’Abidjan. Qu’on va me faire de la promotion : j’ai rétorqué en disant, qu’il s’agit de la vie de tous les Ivoiriens. Donc c’est tous les ivoiriens qui doivent être dédommagés.
C’est à ce prix et à ce seul prix que j’accepterai les propositions. En disant cela ce fut le branlebas. Voyant que j’étais au sérieux ils se sont précipités d’aller voir l’ex procureur (Adou Richard Christophe) pour me mettre au purgatoire.
Voici comment je suis allé en prison. Comment 60 conteneurs remplis de poison sont déversés sur le territoire ivoirien. Je ne me tairai pas. Je dénonce ici et maintenant le ministère de la Justice.
Il reçoit ma plainte et la garde par devers pendant plus d’un (1) an six (6) mois et fait examiner une plainte des autorités douanières en 48h et je me retrouve à la MACA. Mais, c’est parce que le Président de la République n’était pas au courant. Parce qu’il ne peut pas engager la lutte contre la corruption et mettre un dénonciateur en prison…. ».
L’officier des douanes plus qu’enragé poursuit au micro de LE DEBAT IVOIRIEN « J’ai engagé des actions au sujet des 60 conteneurs de l’huile de palme frelaté mise sur le marché ivoirien. Cela se fait depuis 2019 à ce jour. Combien de conteneurs d’huile sont rentrés en Côte d’Ivoire sans être traités ? Lorsque j’ai fait la découverte, je me suis rendu chez les importateurs en leur demandant de me remettre leurs autorisations d’importation.
Tenez-vous bien, sur leurs documents c’est écrit ‘‘IMPORTATION DU RIZ’’. Si la direction des Douanes ne fait pas de la sorcellerie, comment du Riz peut se transformer en HUILE ? Les documents le disent clairement. D’aucuns diront qu’il y a des gens qui me manipulent. Personne ne me manipule. Sinon, s’il y a eu de la manipulation, c’est la direction générale des douanes qui m’a manipulé, parce que c’est elle qui m’a donné des ordres de missions pour aller les exécuter.
Cette histoire de conteneurs qui contiennent de l’huile frelatée n’est pas consommable, et là, c’est la codification douanière qui le dit : cette huile est impropre à la consommation. Si je parle après avoir remis le dossier au Président de la République, c’est parce que j’ai eu peur de ceux qui font barrages.
Ils prennent nos informations pour les remettre aux opérateurs véreux. Ce qui fait que nos courriers ne parviennent pas au Président. C’est pourquoi j’ai vaincu la peur. Je viens de prison, il y a 10 mois et me voilà encore en train de dénoncer. C’est que le ver est dans le fruit.
Je veux une confrontation entre eux et moi pour débattre. Depuis 2018 ils ont coupé mes avantages, je ne veux pas trop revenir sur ce qu’ils m’ont fait comme mal, mais je reviens sur ce qu’ils font comme mal à la Côte d’Ivoire, pour que la vérité éclate.
Pour ces affaires, j’ai été entendu à la Brigade de recherches de la gendarmerie, au ministère de la Bonne gouvernance, au ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat. Au cabinet du Ministre Sanogo Moussa, il me dit pourquoi je le saute et j’informe le Président de la République ?
Je lui ai dit que c’est le Président qui n’est pas informé. Car, l’information au sujet de cette huile importée frauduleusement est venue du ministre Sanogo lui-même.
Il l’a imputée au Directeur Général des Douanes qui lui à son tour a saisis le colonel Kadio Albert Louis, qui lui m’a instruit. Alors, ils profitent du départ du ministre du département ministériel pour en faire leur affaire. Ils prennent des sommes colossales et ils s’asseyent sur l’information.
Ça, c’est le comportement des directeurs généraux des douanes. Le ministre Adama Coulibaly qui est arrivé au Budget, lui a-t-on dit qu’il y a un problème d’huile frauduleuse empoisonnée à la direction générale des douanes ? Non. !
C’est aujourd’hui qu’il va l’apprendre. Sinon il n’allait pas se taire sur cette histoire d’une frauduleuse en provenance de la Malaisie. Il y a du poison qui circule et qui continue de venir….
J’ai pris des initiatives dans ce dossier. Avant de porter plainte contre eux, je le leur ai dit. Je leur ai dit parce qu’ils poignardent le Président dans le dos. Je leur ai dit, si vous êtes courageux, allez-y répondre à ma plainte. Malheureusement c’est moi qui me suis retrouvé en prison. Je suis devenu persona no gratta à la Justice ivoirienne, on ne m’y reçoit pas.
Mais cette fois-ci, je pense qu’ils vont me recevoir, parce que j’irai avec le Président de la République. Ils vont me recevoir et on va s’expliquer.
Dans le pays Ouattara une plainte fait 1 an six mois dans le bureau d’un Procureur de la république. ? C’est dans son pays que la justice fait ça !
Je ne me tairai pas tant qu’ils n’ont pas expliquez pourquoi ils assassinent le peuple ivoirien. Parce qu’ils veulent avoir de l’argent. On ne vient en Douane pour avoir de l’argent, mais servir le peuple, pour servir le contribuable ivoirien…», lance l’officier des douanes Irié.
Je ne tairai pas pour plusieurs raisons
« Le colonel Kadio Albert Louis, DGA des Douanes, lorsque nous avons fini, on lui demande la suite, il dit le dossier est en traitement. Moi, je savais que j’allais les dénoncer. Parce que qu’il s’agit de la vie des ivoiriens.
Je ne transige pas. Lors des rencontres avec leurs émissaires qu’ils ont dépêché me rencontrer, ils ont dit que le Président de la République a donné un pouvoir discrétionnaire au DG des douanes pour faire rentrer de l’huile pourrie en Côte d’ivoire.
Moi je veux voir ce pouvoir discrétionnaire. Parce qu’à l’ENA où j’ai été formé, nulle ne part il est écrit que pour faire venir de l’huile contaminée en Côte d’Ivoire, le DG des douanes disposes d’un pouvoir discrétionnaire. C’est à partir de là que nos palabres ont commencé.
Je leur ai dit : vous mentez. On n’enseigne pas cela dans une école des Douanes. Un pouvoir discrétionnaire du Directeur Général des Douanes pour faire venir de l’huile impropre à la consommation. Vous allez montrer ce pouvoir au Président de la République.
Dans quel pays sommes-nous où des officiers élevés aux grades supérieurs de généraux se permettent d’empoisonner un peuple ? Je ne sais comment qualifier de telles énormités. C’est quelle infraction des douanes : huile pourrie qui rentre en Côte d’ivoire avec un pouvoir discrétionnaire du Directeur Général des Douanes. Je déteins des enregistrements des audio. Ils sont en train de préparer leur retraite, ce qui devrait être depuis 2022, mais ils ont encore en fonction…
Je ne me tairai pas. Je veux que le Président de la République les appelle, un à un tous ceux dont les noms figurent la liste déposé auprès de lui, pour qu’ils s’expliquent…
Je dénonce mon propre avocat Rashidi. C’est lui en mon absence qui a pris mon dossier pour le monnayer avec la direction générale des Douanes, dit-il sous menace depuis le 6 février 2024.
le Procureur de la République lui demande où sont les dossiers de Irié ? Il est silencieux. Il faut qu’on l’entende…». » Quel pouvoir discrétionnaire du DG des Douanes ! Le PR Ouattara saisi du dossier.
A SUIVRE LA 2ème PARTIE DANS NOTRE PROCHAINE EDITION.
Ledebativoirien.net
Par HERVE MAKRE
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.