Les futures élections régionales dans le Loh-Djiboua (centre-ouest de la Côte d’Ivoire) continuent de faire couler de l’encre et de la salive. À l’annonce de la désignation de monsieur Amédé Kouakou, pour défendre les couleurs du RHDP pour ces élections, des chefs traditionnels de la région sont montés au créneau pour désapprouver ce choix. Ils soutiennent qu’il est déjà : ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier de Côte d’Ivoire, député, maire de Divo et président de l’Association des cadres ressortissants du Grand centre.
Cependant, moins d’une semaine après cette sortie, le mercredi 4 janvier 2023, ces mêmes chefs avec à leur tête, le même chef Rabé Gervais, se sont rendus au domicile à Abidjan du ministre candidat du parti au pouvoir dans la région du Lôh Djiboua, pour a-t-on expliqué, « lui demander pardon » pour leur sortie précédente. Comment comprendre une telle volte-face ? Révélations sur un tango dans le Lôh Djiboua.
Hier, le Doutoh Rabet Gnahoré Gervais, le président du Collectif des chefs traditionnels du département de Lakota. « On apprend que le président de la République, président du RHDP, a fait un choix provisoire dans les régions. Le président a désigné le ministre Amédé, mais le candidat du peuple dida, c’est Yao Patricia (…) C’est elle que Zakpa nous a laissée (…) Notre fille est notre candidate. Notre fille Yao Patricia est notre candidate aux prochaines élections régionales dans le Lôh-Djiboua… »,
Aujourd’hui, le secrétaire général des chefs traditionnels de la région, Ben Agodio au nom du Collectif: 
« Nous sommes venus demander pardon à notre fils pour tout ce qu’il a vu et entendu sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas le Chef Dida. C’est avec le cœur que nous vous parlons… On a besoin d’Amédé. C’est notre Dieudonné. Nous sommes en retard dans le développement.
Et celui qui peut faire plus pour nous, c’est bien le ministre Amédé. Chez nous à Lakota, nous avons besoin de lui« . Il fallait donc selon le Porte-Parole des Chefs traditionnels de Lakota, rattraper une bourde. Pour le ministre Amédé Kouakou très joyeux, ce jour-là, c’était aussi le lieu d’accepter le pardon des chefs traditionnels pour leur maladresse.
Cette volte-face des têtes couronnée était libre eu égard à un passé très récent?
C’est qu’un journal ivoirien rappelle aux souvenirs des ivoiriens dans l’une de ses parutions de 2018, ( le journal Notre Voie) que, lors de sa présentation des vœux de nouvel an 2018, le Ministre-Maire annonçant sa volonté de briguer un second mandat à la tête de la mairie de Divo, aurait lancé des menaces à peine voilées à l’endroit des têtes couronnées de Divo.
« C’est moi qui partage le goudron et l’eau en Côte d’Ivoire. Et je donne le goudron et l’eau là où je veux et à qui je veux. Tenez-vous bien, mes collègues ministres me font même la cours à propos du goudron et l’eau que je partage (…) Si vous ne me traitez pas avec respect, je ne vous donnerai pas mon goudron et mon eau« , relate ce journal pour le compte du président de l’Association des cadres du Grand centre de la Côte d’Ivoire.
Un des proches du ministre candidat levant des doutes sur la relance d’un tel discours de 2023. «Il n’en est rien. Le discours du ministre était très apaisant. Pas d’injures. Le ministre ne peut pas menacer des chefs et leur donner 3 millions« , clarifie-t-îl.
Seulement voilà! Il n’y a pas longtemps, les populations de Hiré, une localité située dans la région du Loh-Djiboua, avec à leur tête, leurs différents chefs et cadres, ont dû venir demander pardon au ministre Amédé Kouakou pour la reprise des travaux du bitumage de l’axe Divo-Hiré, long d’environ 45 kilomètres. Lancés en septembre 2019, les travaux de bitumage de cette voie, étaient prévus pour durer 7 mois. Mais plus de trois années après, les populations de Hiré n’ont pas encore vu le bitume arriver dans leur ville.
« Les travaux sont arrêtés à l’entrée du village de Douaville. Il était question que ce tronçon d’environ 40 kilomètres, soit bitumé en 7 mois. Malheureusement, plus de 3 années après, le bitume n’est toujours pas arrivé dans la ville. Les travaux sont arrêtés à 5 kilomètres, à l’entrée du village de Douaville; et depuis là, rien. Les machines sont retournées », s’indigne un habitant de Hiré.
Selon plusieurs sources sur place, le blocage des travaux, était dû à un banal différend entre le Ministre de l’Equipement et de l’Entretien Routier, Amédé Kouakou, et le Maire Gilbert Kacou de Hiré. « Le ministre Amédée Kouakou qui est à l’initiative de ces travaux salvateurs, est fâché avec le maire Kacou Gilbert qu’il accuse de le dénigrer auprès des autres élus du Lôh-Djiboua. Le maire Kacou, pour sa part, reproche au ministre d’avoir contribué à sa défaite aux législatives 2021 en retardant le bitumage du tronçon Divo-Hiré alors que cela fait partie de ses promesses de campagne», racontent les population de ladite cité.
Fort heureusement, les travaux de bitumage de ce tronçon reprendront avec le traditionnel ‘‘pardon’’ des chefs traditionnels au ministre et député-maire. Un chantage règne-t-il autour de la visite des chefs traditionnels de Lakota au ministre Amédé Kouakou ?
Certainement qu’il en dira plus sur sa rencontre qu’il a annonce avec les têtes couronnées de la région à Divo, après l’inauguration du péage de Yamoussoukro-Tiébissou. Des observations qui donnent l’impression que les projets de développement initiés par le Chef de l’Etat sont parfois utilisés pour régler des comptes.
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Achille OVHO
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