Malgré les acquis pour les pas posés dans la résolution de crise du doctorat en Côte d’Ivoire, beaucoup reste à faire. C’est pourquoi, il est important d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale que la crise du doctorat est loin d’être résolue. Il se dégage une bonne impression de ce que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique dirigé par le Professeur Adama Diawara entretien cette crise. Et pour cause.
C’est que depuis le mois d’octobre 2021, les Docteurs ivoiriens formés aussi bien dans les universités ivoiriennes qu’à l’extérieur du pays au prix d’énormes sacrifices, ont décidé de se mettre en collectif afin d’attirer l’attention des autorités compétentes sur la question cruciale de leur insertion dans le tissu socioprofessionnelle. Après deux années de lutte, il faut observer d’une part, la création d’un cadre de dialogue avec les Docteurs Non Recrutés qui a permis la suppression des candidatures multiples au profit de la candidature unique et la création d’un centre unique pour le concours de recrutement des assistants.
D’autre part, il faut relever l’augmentation du nombre de postes budgétaires qui a permis le recrutement de 1251 docteurs dans les fonctions d’assistant, d’assistant chef clinique et d’attaché de recherche. Mais les résultats le 28 Juillet 2023, mettent à rude épreuve la volonté du Ministère à appliquer les différentes résolutions issues du cadre permanent de dialogue. En effet, Sur 700 postes budgétaires prévus pour l’année 2023, 600 ont été pourvus. Il est donc constaté avec amertume par les docteurs frappés par le chômage, la non-satisfaction des 700 postes budgétaires à la session de février 2023.
Pourquoi retenir 100 postes alors que de nombreux Docteurs sont au chômage ? N’oublions pas qu’au constat, que chaque docteur doit verser 50 000 FCFA comme droit de candidature. Si l’on y ajoute les autres exigences, chaque candidat dépense au moins 100 000 FCFA à chaque session de recrutement. Avec une circulation rayonnante de cette somme dans le labyrinthe conçu par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Ce qui représente une pression financière pour ces docteurs chômeurs. En outre, les ivoiriens sont tous témoins de l’engagement que le Ministre Adama Diawara a pris de faire un recensement des Docteurs encore au chômage à l’issu du concours précédent afin d’explorer les voies et moyens pour leur insertion. A quand débutera ce recensement lorsqu’il revient de façon indécise que les 100 postes restants feront l’objet d’une deuxième session. Réservés uniquement aux assistants?
C’est aussi à ce niveau que tous les docteurs non recrutés avertis trouvent du mal à cerner la pensée et la démarche du Ministère. Pourquoi le ministère ne respecte-il pas la réparation des postes budgétaires élaborée par ses soins avant le dépôt des dossiers de candidature ? Pourtant, il est annoncé avec grand renfort d’annonces spectaculaires que cette répartition est faite en fonction des besoins prioritaires exprimés par les Universités.
Un concours qui interroge
Dans plusieurs disciplines où le nombre de candidats est largement supérieur au nombre de postes budgétaires définis, le total de candidats recrutés est largement en deçà des postes budgétaires prévus. Avec une forte tendance reconnue consistant à dénigrer les sciences sociales, l’on peut simplement citer ici des exemples qui ne concernent que les sciences dites ‘‘utiles’’ en référence à certaines déclarations du ministre de tutelle Pr Adama Diawara.
En Biologie (sciences et technologies) où il était prévu 13 postes budgétaires, seulement 10 docteurs ont été retenus sur les 108 candidats enregistrés lors du dernier concours. En Économie, l’on enregistre 16 docteurs recrutés sur les 66 candidats alors que le ministère prévoyait 20 postes budgétaires. Il en est de même en Gestion où 26 docteurs ont été retenus sur les 53 candidats contre 29 postes initialement prévus. Il faut noter que les exemples qui attestent le non-respect de la répartition des postes budgétaires sont légions.
Ce qui explique le gap de 100 postes pour lesquels les mêmes docteurs devront retourner face au jury dans deux mois après l’échec à la première session. S’il convient de le rappeler, un concours n’est pas un examen. Si pour l’examen, il faut absolument avoir une moyenne préalablement définie, le concours demande qu’on retienne les candidats en fonction des besoins exprimés. Comment peut-on à l’observation espérer en la mise en œuvre des mesures annoncées par le ministre si le ministère ne respecte pas sa propre réparation des postes budgétaires ?
Il convient donc de noter les nombreux disfonctionnements qui jettent le discrédit sur le processus de recrutement des Docteurs en général, et plus particulièrement, le concours de recrutement dans la fonction D’enseignant-Chercheur. Par exemple, comme il a été confié à LE DEBAT IVOIRIEN, des bègues ont été recrutés comme enseignant malgré l’exigence du certificat de ‘‘non bégaiement’’ comme élément constitutif du dossier de candidature. La rédaction est à leur trousse. Difficile d’avoir confirmation à l’intérieur du ministère de l’Enseignement Supérieur, mais qui se prononcera un jour sur cette information qui circule toujours.
Selon les témoignages, il y a un Docteur qui préparait son dossier de candidature pour postuler dans la fonction d’attaché de recherche « parce qu’il est conscient de son incapacité à tenir une salle de classe puisse qu’il bégaie ». Mais, sur instruction formelle de son encadreur, il aurait postulé pour la fonction d’enseignant-chercheur « et il a été recruté », indiquent nos sources. Le ministère de l’enseignement supérieur devra mener minutieusement ses recherches pour élucider cette information persistante.
Au regard de ce belle touche du Ministre Professeur, quelle est l’attitude des différents collectifs des docteurs subitement devenus silencieux ! Ils sont devenus tous subitement eux des bégayeurs ? Ils sont encore des milliers les Docteurs Non encore recrutés en cette année 2023 que le Président de la République, Alassane Ouattara a consacré à la jeunesse ivoirienne.
Pas surprenant que ceux-ci se rapprochent de plus en plus de la Rue politique. Ils auront le soutien de tous dans cette lutte pour la justice sociale car ce serait un lapsus de soutenir que la crise du doctorat en Côte d’Ivoire peut impacter négativement les élèves et étudiants qui l’observe alors que constituant l’avenir du pays. A SUIVRE.
LEDEBATIVOIRIEN.NET
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