Cette tragédie de Man qui a bouleversé le monde universitaire: Dr Koffi Amoulaye un disparu de trop à l’Enseignement supérieur

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Des mesures ont-elles été prises pour parer à d’éventuelles tragédies  à  répétition?

MAN université
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Cette mort qui a plongé en fin 2023, le milieu universitaire dans un émoi et désarroi qui interrogent toujours, la gestion des universités en Côte d’Ivoire. Parents, collègues et amis n’en finissent pas avec le deuil de Docteur Kouakou Koffi Amoulaye.

Il était Enseignant-chercheur à l’université de Man à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Cette fin tragique de l’année 2023 à l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique ranime les inquiétudes qui restent encore vivaces relativement à la maitrise des hommes dans ce département géré par le Professeur, ministre Adama Diawara. Une visite universitaire dans la fièvre des pleurs  pour Dr Koffi Amoulaye…

RETOUR SUR UNE TRAGEDIE POURTANT EVITABLE

Incontestablement, le ministère de l’Enseignent Supérieur et de la recherche scientifique du gouvernement du sportif, premier ministre Robert Beugré Mambé en Côte d’ivoire est très actif. Le Ministre professeur Adama Diawara ne chôme pas. Et pourtant, plusieurs hauts dirigeants de ce secteur dont des présidents d’universités, vice-présidents, doyens, directeurs et secrétaires généraux d’UFR, des universités ivoiriennes ont pris part à un récent atelier. Celui du renforcement de leurs capacités, du  mardi 21  au Jeudi 24 novembre 2023 à Abidjan.  Et ce, pour éviter un comportement agonistique de ces dirigeants. Mais tout est dans casting supervisé par le  Ministre.

Déjà en amont de cette formation, le 23 octobre 2023, des décisions: Blâmes et suspensions de salaires visant 12 enseignants chercheurs auront des retombées dramatiques à Man, et sur tout le corps universitaire en Côte d’Ivoire. C’est dire que  quelques  semaines  plus tard, suivant  la formation de ces hauts dirigeants des universités, un fait qui montre que rien n’aura été retenu de cette formation des présidents des universités se préparait.

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Et que, certainement,  rien ne sera appliqué sur le terrain dans les  Établissements d’Enseignement Supérieur publics ou privés sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Et pour cause. Un mort de trop dans les bras du ministère de  l’Enseignement Supérieur. Acte né des faits des pratiques des dirigeants qu’il nomme pour diriger les structures de l’Etat  ivoirien. Que s’est-il passé à l’Université de MAN ? L’enseignant décédé a été visé par une mesure de suspension de salaire avec 11 autres infortunés d’enseignants-chercheurs. Une décision prise par le Président de ladite université, fera du Docteur Kouakou Koffi Amoulaye, un décédé d’AVC, le samedi 02 décembre 2023, mais qu’il jugera de mort naturelle. Incroyable !

Lorsque l’on écoute les  proches des victimes des mesures du président, la victime a été  plongée dans une angoisse perpétuelle et un  stress permanent depuis des semaines. Difficile donc de penser que Dr. KOUAKOU Koffi Amoulaye qui a rejoint l’autre monde, repose en paix. Peut-être un repos éternel pour ne  plus  à « pointer présent’’  et ne plus avoir affaire à son président qui n’aura plus, non plus, affaire à lui, le mauvais enseignant-chercheur. Dr. KOUAKOU Koffi Amoulaye ne remettra plus jamais les pieds dans aucune  Université de Côte d’Ivoire pour ennuyer le Professeur Coulibaly Lassina, Président de l’université de MAN.

Alors que ce sont plus de 17 milliards de Francs CFA qui ont été obtenus des fonds de l’Association Internationale de Développement par le Gouvernement ivoirien à l’effet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur. Cette formation du  21 novembre 2023 était une belle opportunité donnée aux hauts dirigeants car, elle devrait apporter une plus-value sur l’importante question de management. La formation devrait permettre de découvrir les zones de fragilité éthique dans l’exercice des fonctions et de comprendre la problématique dans la gestion des affaires publiques; de comprendre les variables des facteurs de risques et augmenter le sens des responsabilités dans la prise des décisions. Tout est dit et, Diakité Djimbala, Directeur de cabinet du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique est témoin pour le certifier.

Un mort de TROP  à  l’Enseignement supérieur

Il ressort des témoignages des compagnons du défunt eux-mêmes enseignants dans les universités ivoiriennes, que Dr Kouakou Amoulaye, Maître-Assistant à l’Université Polytechnique de Man a été l’objet, de sanctions non justifiées du président de l’université où il opérait et celles-ci l’ont plongé dans une détresse insupportable. Son salaire mis sous contrôle, ses cours et encadrements confisqués. Il a été mis à la disposition des Ressources Humaines du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la  Recherche Scientifique.

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C’est-à-dire qu’il a été exclu de l’université de Man sans qu’aucune demande d’explication ne lui ait été adressée. Sans être passé devant un conseil de discipline. Et le président de cette université n’a pas encore démenti ces assertions.

Dr. KOUAKOU Koffi Amoulaye, Enseignant-chercheur, à l’idée simple de penser au nombre d’années passées dans la souffrance des études pour arriver  à  Man, vivait une forte dépression et rasait même les murs.

Un état qui découle de cette décision du Géant de président: « Dr Kouakou Koffi Amoulaye-Matricule 400 867 D écope d’un blâme. Une suspension de salaire équivalente à la durée de cinquante-sept (57)  jours d’absence  de son lieu de travail qu’il n’a pu justifier et sa mise  à disposition du ministère de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique », lâchait, le 13 octobre 2023, le professeur  Coulibaly, le président de l’Université de Man, dans sa décision de sanction ‘‘disciplinaire’’ contre Dr Kouakou Koffi Amoulaye.

Le concerné de président réagit

 « Notre collègue Dr Amoulaye Kouakou, harcelé pour ses activités syndicales, décède d’un AVC dans la précarité. Justice pour lui, sa famille, et surtout ses enfants », déclarent les compagnons de défunt. Accusé d’être à la base du décès de Dr Kouakou Koffi Amoulaye Enseignant-chercheur à l’Université polytechnique de Man, le 2 décembre, le président de cette université, le Professeur Coulibaly Lacina réagit, le jeudi 7 décembre 2023, face aux  médias.

« Je nie toute responsabilité dans le décès du Dr Kouakou Koffi Amourlaye », déclare, sans état, le Professeur Coulibaly Lacina. Mieux, le président de l’université de Man révèle que le défunt n’avait jamais subi de retenue salariale et était resté en poste jusqu’à son décès dû à une brève maladie. Si tout le corps enseignant n’a pas été surpris par une telle note  musicale, c’est que les universités sont  perturbées en Côte d’Ivoire. Et pourtant, il est annoncé  le chiffre de 12 enseignants sous le coup des décisions dudit président. Les 11 autres sont encore en vie.

Alors qu’il nous revient que seul le Conseil de Discipline de la Fonction Publique, reste le seul organe compétent, pour statuer sur des cas d’absence prolongée de fonctionnaires et agents de l’État, de rendre une décision de suspension de salaires après analyse de la situation, d’appliquer la règle du 30ème  divisible sur le salaire de l’agent ou du fonctionnaire. Pourquoi, le président a su cumuler toutes les sanctions de premier et second degré appliquées à Dr. KOUAKOU Koffi Amoulaye ?

Les  Sanctions selon la loi appliquée aux fonctionnaires en Côte d’Ivoire

Dr. KOUAKOU Koffi Amoulaye est un fonctionnaire de l’Etat de Côte d’Ivoire évoluant dans  le département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique. Que dit la loi 2023-892 du 23 novembre 2023 portant statut général de  la Fonction  Publique de la République de Côte d’Ivoire ? Elle a été adoptée par l’Assemblée Nationale et le Sénat, puis promulguée par le Président de  la République Alassane Ouattara.

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Au chapitre V de ladite Loi portant sur la Discipline, à l’Article 99, il est écrit : ‘‘Toute faute commise par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions l’expose à une sanction disciplinaire’’. Nous sommes tous d’accord : «  Dans l’exercice de ses fonctions ». L’Article 100 va plus loin dans la précision: « Les sanctions disciplinaires sont de deux ordres :

  1. Les sanctions de  premier degré : l’avertissement, le blâme, le déplacement d’office, la radiation du tableau d’avancement  pour la période de référence, la réduction du traitement dans  la proportion maximum de 25% et  pour une durée ne  pouvant excéder 30 jours ».

Arrêtons-nous simplement à ce point A et apprécions les  mesures prises par le  Géant de président de  l’université  de Man, le Professeur Coulibaly Lacina à  l’encontre de l’enseignant-chercheur  décédé. L’on lit dans sa décision: ‘‘blâme’’. Alors que la première sanction du premier degré est ‘‘l’AVERTISSEMENT’’. Le  président ne l’a pas vue et l’a sautée.

Plus loin dans sa décision, le Géant président de l’université de MAN dit clairement : ‘‘Une suspension de salaire équivalente à la durée de cinquante-sept (57)  jours d’absence et sa mise  à disposition du ministère de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique’’.

Mais, la loi portant statut du fonctionnaire ivoirien dans sa partie Sanction, ne précise-t-elle pas bien la hiérarchisation desdites sanctions ? N’appelle-t-elle pas au respect  scrupuleux de la hiérarchisation telle que  fixée à l’article 100 ? Le Géant président de l’université de Man, aujourd’hui très  bien assis devant sa tasse de café avec la Loi en face, se rend bien compte qu’il a violé toute la disposition de cette loi telle que prévue par l’article 100, dans ses décisions. Un abus. Avait-il le droit de cumuler d’un trait, des mesures contre un  enseignant-chercheur,  toutes les sanctions du premier degré édictées par la Loi ? Il répondra lui-même.

La position toujours floue ou impuisssante du ministre Adama DIAWARA

Sous les précédents chefs d’Etats ivoiriens, avant le Président Alassane Ouattara, les Présidents d’Université et les Doyens étaient élus par les enseignants-chercheurs. On ne sait trop  pourquoi un tel choix. Mais, depuis la dernière décennie, ils sont désormais nommés par le Ministre de l’Enseignement Supérieur.

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Un vrai pouvoir pour mieux gérer son département. Mais que ne feront-ils pas, ces nommés pour  décliner  le temps du ciel vers eux! Que leur reste-t-il pour faire ou ne  pas faire le beau temps selon qu’ils se réveillent d’humeur maussade ou pas? Ils ne parleront qu’au mandant de  Ministre dans  leur prise de décision. Et quelles décisions !

Pour affecter le président d’une grande école ou université sous sa tutelle, le Ministre dispose-t-il d’un jury comme pour les recrutements des enseignants-chercheure et autres assistants, qui juge des capacités psychologiques des futurs responsables à gérer l’Homme? Le jury juge-t-il de l’aptitude non seulement  à respecter les textes et à se mettre au-dessus de leurs humeurs, de leurs turpitudes? Mais aussi de la capacité à tenir le leadership à eux confiés par le Ministre?

La Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (CNEC) ont annoncé un arrêt de travail de trois jours dès, le 11 décembre 2023. Si le Ministre Adama Diawara n’est pas innocent dans la mort de l’enseignant  à l’université de MAN, il bougera. Des sanctions et des réformes sont attendues dans le contrôle des prises de décisions dans l’Enseignement Supérieur en Côte d’Ivoire. Un  Mort de Trop inhumé, le jeudi 7 décembre 2023. Quelles sont les mesures qui sont dans le sac du ministre Adama DIAWARA pour 2024 ?

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HERVE MAKRE


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