Crise-Yamoussoukro-succession chez les Boigny : Les descendants de Nanan Kouassi N’go 1er dépositaires du siège du canton Akouè ont tranché vif

«DAHOUET EST FORS-CLOS, C’EST  UNE AFFAIRE FAMILIALE, HOUPHOUËT-BOIGNY NOUS REGARDE »

Par H. MAKRE

Fin de la crise de succession à Yamoussoukro ! Tout porte  à le croire. «Nous, Boigny Sylvaine Nanan Kan, doyenne des descendants de Nanan Kouassi N’go 1e chef du village de Kouassi N’gokro,  au nom des dépositaires du siège du canton Akouè, tient à informer les populations du  N’gokro et des treize villages et campements affiliés qui constituent le canton Akouè, la population de Yamoussoukro et de la Côte d’Ivoire, que l’essai de Dahouet-Boigny qu’ils avaient proposé comme chef canton des Akouè depuis le lundi 17 mars 2014 n’a pas été concluant.

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Les dépositaires du siège du canton Akoue ayant constaté des manquements graves. En conséquence, à compte du lundi 17 AVRIL 2017, les dépositaires du siège du canton du canton Akoue, mettant fin à  son essai et ne le reconnaissent  plus comme chef de canton », décision lue ce jeudi 3 Juillet 2017 face aux journalistes  par un des descendants des Boigny, M. WOGNIN Jean François.

Par cette déclaration, la famille Houphouët, qui s’est imposé le silence et «l’humilité » mais aussi de réserve et discrétion à la tête du canton Akoué a rendu  public une décision dite de haute portée dans la crise ouverte à la succession au trône cantonal. Une crise née de  la plainte devant la chambre administrative de la Cour Suprême ivoirienne d’un descendant des Houphouët, en l’occurrence, Dahouet-Boigny Augustin contestant l’arrêté préfectoral détenu par son frère  Thiam Abdoulaye  Augustin actuel chef canton des Akouè dont il revendique la place.

Brandissant  une décision de  la Cour Suprême rejetant la plainte de Dahouet-Boigny Augustin, le  porte-parole des Boigny se veut  plus clair : «Au regard de ce qui est Page 1observé, Dahouet-Boigny Augustin n’est plus dans la course au cantonal de Yamoussoukro. A cet effet, au regard de la légalité, le chef canton actuel se nomme Augustin Thiam Abdoulaye vu qu’il dispose d’un arrêté préfectoral, et qu’il siège à la chambre des Rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire ».

Pour les chefs traditionnels venus directement de Yamoussoukro spécialement pour cette déclaration à Abidjan, siège de l’Exécutif le volet judiciaire ayant été réglé, il revient maintenant aux dépositaires du canton Akouè de mette fin  à la crise en famille.

GENÈSE DE  LA CRISE

Revenant sur ce qui a constitué la crise de succession, Jean Wouegnin, indique : «A quoi assistons-nous depuis des mois ? De nombreuses publications quotidiennement dans la presse, avec comme point focal la chefferie cantonale Akouè, et La famille HOUPHOUËT. En réalité, c’est une affaire strictement familiale, qui relève uniquement des membres de la Grande famille HOUPHOUËT, et qui doit trouver ses solutions dans la case. Alors vous comprendrez que c’est avec beaucoup d’amertume que je me présente devant vous, afin de mettre le holà à ces interminables écrits qui n’honorent pas du tout la famille.

Je suis WOGNIN Jean François, C‘est de par ma Mère, mon lien avec La Famille HOUPHOUËT.  Ma Mère est la nièce de Monsieur KOUASSI Yao Simon « Vieux Simon » l’ancien chef du village de KOUASSI N’GO KRO (aujourd’hui Yamoussoukro). Ma grande Mère Aya Sioli, est la grande sœur du « Vieux Simon », les deux sont de la même Mère. Le « Vieux Simon » est lui-même le troisième fils de Nanan Kouassi N’Go, devenu Le  tout premier chef de canton des Akouè,  nommé par arrêté n° 22 du 12 janvier 1910, transcrit au journal officiel n° 1 de la même année, en date du 15 janvier 1910 et signé du Gouverneur Angoulvant. C’est de la succession au trône de KOUASSI N’GO I,  qui est l’objet de problèmes actuels.

DE QUOI S’AGIT-IL ? Il poursuit

«Cette crise a plusieurs origines, mais retenons seulement l’essentiel :

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Tout est venu de ce qu’après le décès du dernier chef de canton en 2003, les tractations pour la succession, ont ignoré Les petits enfants de la grande Mère Aka Amoin, fille de KIMOU YAMOUSSO (dite Yaa kan) La petite Yamousso, elle-même sœur de KOUASSI N’GO I par qui le canton est entré dans la famille. Il s’agit des enfants Thiam. C’est Monsieur AHOUSSOU KOFFI, l’ancien PDG de Air Afrique qui après les cérémonies, a succédé au trône sans jamais régner. Cela est pratiquement passé inaperçu, car nous étions tous en service en dehors de Yamoussoukro.

Le vide laissé après son décès, suite aux évènements des troubles dans le pays, ont laissé un long temps mort jusqu’au décès du chef de village Nanan KOUABLE KOUADJA II, en 2009. C’est lui qui avait assuré l’intérim du chef de canton de toute cette période, aux dires de ceux qui  avaient géré le village jusque-là.

C’est pour son enterrement que La régence du Royaume Baoulé a accepté après maintes tractations, de faire les cérémonies sacrés de « L’ATCHOIN » avec le nom de Thiam Augustin, devenant ainsi le successeur au trône de KOUASSI N’GO (2ème du nom).

C’est la démission d’Augustin Thiam, annoncée devant la presse le 1er février 2012 qui a ramené l’affaire à l’ordre du jour. Aussitôt, certains chefs de village se sont mis à rechercher un remplaçant à AugustinThiam », explique Jean Wouegnin.

GROSSE COUR SUOREME

«Ce sont ces démarches qui ont amené Augustin Dahouet sur la scène. Mais en fait, cette démission annoncée d’Augustin Thiam, était pour contourner le refus des chefs de village qui ne voulaient pas qu’il soit candidat aux législatives. Cela répondait à l’argumentation qu’un chef ne doit pas rentrer en compétition avec ses administrés. Pour être effectivement candidat, Augustin Thiam a simulé une démission de la chefferie, voilà le début du conflit.

Devant cette situation de deux frères pour un trône, le chef du village de Kami, qui gère temporairement le village de N’GOKRO, depuis le décès du chef Nanan YABLE KOUADJA II, est donc allé solliciter la médiation du Royaume Baoulé de Sakassou / Walèbo ».

Ne voulant pas refaire toute l’histoire, face aux  médias, il  note simplement que la médiation du Royaume Baoulé de Sakassou est intervenue dans cette crise sur une longue période de trois  mois jusqu’au 16 mars 2014.

«La délégation conduite par Le régent du Royaume Baoulé a entendu les membres de la famille, ouï toutes les parties au conflit, donné tous les conseils d’usage. Tout cela, n’a pas définitivement réglé le problème, Tant les tensions étaient grandes.

Il revenait désormais aux gardiens du « Trône » de désigner le prochain successeur à diriger Le Canton Akouè, après toutes leurs tractations, en rapport avec toute la famille, et l’assistance des chefs de village qui n’ont pas eux de pouvoir de décision.

Nous en étions à cette étape des choses quand nous apprenions qu’Augustin Dahouet, a déposé une plainte auprès de La Chambre Administrative de a Cour Suprême. Dahouet a estimé que l’arrêté préfectoral N° 075 / PY / CAB portant nomination de Monsieur THIAM Augustin, en qualité de chef du canton Akouè de Yamoussoukro, lui faisait ombrage. Il a donc saisi le ministère de l’intérieur. N’ayant eu de réponse, il a saisi comme le prévoit la loi, La chambre Administrative de La Cour Suprême, c’est elle qui le déboute en sa démarche ».

SAM 1761C’est, selon le porte-parole des dépositaires du trône des Akouè, la démarche cavalière de monsieur Dahouet-Boigny Augustin, sans en informer les gardiens du trône, qui amènera les descendants de la famille Kouassi N’go 1er à exiger  une rencontre avec les chefs de Tribu.

«Pendant plus de deux mois, les chefs de tribu se sont refusés à répondre à leur appel, jusqu’à ce que la confirmation leur soit donnée que c’est Augustin Dahouet lui-même qui avait demandé aux chefs de tribu de ne pas répondre à l’appel des descendants de Kouassi N’go 1er », souligne-t-il.

«La doyenne des descendants de la famille Kouassi N’go 1er, a donc pris la décision de mettre fin à la période d’essai d’Augustin Dahouet-Boigny, d’abord par voie de presse dans Soir Info n°6764 du lundi 24 avril 2017, puis  le mercredi 26 avril 2017, Nanan Boigny Sylvaine Henri a saisi un huissier, aux fins de remettre au chef de Seman, quatre plis fermés, dont Trois aux chefs de tribu (Chef de Seman, Chef de Subiakro, chef de Zatta) et un pli fermé à remettre en mains propres à Monsieur Augustin Dahouet-Boigny, pour lui signifier sa mise en congé.

LE VERDICT DE LA CHAMBRE ADMINISTRATIVE DE LA COUR SUPREME A ETE RENDU EN SON AUDIENCE PUBLIQUE ORDINAIRE DU 26 AVRIL 2017 :

DECISION :

Article 1er : La requête n° 201-061 REP du 23 mars 2016 de Monsieur Dahouet-Boigny Augustin est irrecevable ;

Article 2 : Les frais sont mis à la charge du requérant ;

Article 3 : Une expédition du présent arrêt sera transmise au Procureur Général près la Cour Suprême. Au Ministre d’Etat, Ministre de l’intérieur et de la Sécurité et au Préfet du département de Yamoussoukro, Préfet de la Région du Bélier ;

GROSSEAinsi jugé et prononcé par La Cour Suprême, Chambre Administrative.

Pour le porte-parole de la famille des Houphouët, Jean Wouegnin, la décision de la Chambre s’impose à Augustin Dahouet-Boigny. «C’est lui-même qui a saisi La chambre Administrative de La Cour Suprême afin qu’elle annule l’Arrêté N° 075/PY/CAB portant nomination de Monsieur Thiam Augustin Houphouët Abdoulaye, en qualité de Chef de Canton des Akouè de Yamoussoukro, le 16 octobre 2014. Il en assume les conséquences purement et simplement », ajoute-t-il-en dénonçant l’autre démarche du prétendant au trône cantonal Augustin Dahouet-Boigny.

Arrêté du Royaume n° 001 brandi par Dahouet«Il a décidé de publier dans Le Journal L’Héritage N° 070 du lundi 17 juillet 2017 le Fac-similé d’un prétendu « Arrêté du Royaume Baoulé,» que lui aurait délivré le Royaume Baoulé, représenté par Nanan Kouamé Diby Robespierre, Porte-parole du Royaume, pour relancer le débat au niveau de la presse.

 C’est ce document faux sur toute la ligne, qui m’interpelle en conscience, et m’amène face aux journalistes, pour lever toute équivoque et arrêter toutes nouvelles polémiques. Monsieur Augustin Dahouet-Boigny, est totalement disqualifié, et il ne peut plus prétendre au trône du canton des Akouè de Yamoussoukro ».

 Au regard de la légalité, indique, Jean Wouegnin, le chef de canton à ce jour se nomme Augustin Thiam Houphouët Abdoulaye : « Vu qu’il dispose d’un Arrêté

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Préfectoral, d’une décision de la Cour Suprême, et qu’il siège au Directoire de la Chambre des Rois et chefs traditionnels de Côte D’Ivoire, par décret présidentiel. Il revient aux gardiens du trône,  à savoir les descendants de la famille de NANAN KOUASSI N’GO 1er, au regard des us et coutumes,  de conclure ce dossier », conclue-t-il.

 Le Canton, la Tribu et la chefferie traditionnelle etc. étant reconnus par l’Administration ivoirienne, elle devra suivre ce dossier dont est tributaire l’histoire de la capitale politique ivoirienne qui abrite le siège  des gardiens des us et coutumes de  la Côte d’Ivoire.

Par HERVE MAKRE

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