Jacqueville-toujours en guerre face au lotissement d’Adoukro: les populations d’Avagou, de Sassako-bégnini, d’Abréby et de N’Djem exigent son annulation

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Un silence coupable et comptable au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme ? Les populations des villages d’Avagou, de Sassako-bégnini, d’Abréby et de N’Djem, situés dans la commune de Jacqueville, sont très remontées actuellement contre un projet d’aménagement foncier dénommé « Adoukro Tranche 2 ».

liyige foncier a jaxqueville 1    Et une tension sociale très perceptible s’est déjà installée dans ces dites localités. Les populations de 4 villages sur le pied de guerre et appellent à l’intervention du  président Ouattara.

Le jeudi 1er  septembre 2022, l’ambiance n’était pas au rendez-vous dans les rangs des chefs de villages, chefs de terre et les populations d’Avagou, de Sassako-bégnini, d’Abréby et de N’Djem. Tout ce beau monde a pris d’assaut la place de lutte de Sassako-bégnini ce jour-là. La raison: une situation conflictuelle née d’un litige foncier dans ces villages de la commune de Jacqueville, depuis une quinzaine d’années.

Petite  histoire

Par arrêté No118/AT/DGAT du 9 mars 2007, le ministre de l’Administration du territoire, sous le régime du président Laurent Gbagbo, a érigé Adoukro, un campement d’hospitalité mis à la disposition de pêcheurs béninois, en village, sans enquête publique. Aussitôt, est né le litige, puisque la décision d’érection a été prise à l’insu du village de Sassako-bégnini dont est issu le campement en question. Dans la foulée, l’époux d’une ressortissante de Sassako-Begnini, Oda Édouard, formule une demande de lotissement en vue de la création d’un urbain, sous le couvert de sa société SGIR.

liyige foncier a jaxqueville 2Il ressort que, malgré le résultat de l’enquête publique qui a relevé soixante-quinze (75) oppositions des propriétaires terriens et propriétaires de plantations de coco, palmiers à huile et manioc, le Ministère de la Construction, alors dirigé par le ministre Mamadou Sanogo, a tout de même approuvé ce lotissement d’Adoukro par arrêtés No 14-1273/MCLAU /DGUF /DU/SD du 21 novembre 2014, No14-1274/MCLAU /DGUF /DU/SDAF du 21 novembre 2014. Sauf que l’analyse de ces documents administratifs, laisse apparaître une grave irrégularité.

En effet, alors que le campement d’Adoukro, érigé en village, s’est vu accorder une superficie de sept cent neuf  (709) hectares par l’administration territoriale, les arrêtés d’approbation du lotissement de ce nouveau village, parlent d’une superficie de deux mille quatre cents  vingt-deux  (2422) hectares. En clair, ces arrêtés d’approbation de lotissement, annexent une partie du patrimoine foncier des villages voisins que sont N’Djem  (qui abrite le pont de Jacqueville), Abréby, le 1er  village fondé par les Alladjans au 15è siècle), Sassako-bégnini  (dont est issu le campement Adoukro devenu village), et Avagou  (le 3ème village le plus ancien du peuple Alladjan.

liyige foncier a jaxqueville 4Le  problème que soulève cette situation est que,  Adoukro, le campement devenu village par, arrêté signé en 2007, donc dernier né, devient sur le papier, le plus grand village de la zone. Cette situation d’annexion de leurs parcelles, au fil des années, est en train de se transformer en une crise sociale réelle, dangereuse pour la cohésion sociale dans la zone.

À l’époque, l’actuel maire de la commune de Jacqueville, Beugré Joachin, avait, en vain, attiré l’attention du ministre Mamadou Sanogo sur le caractère conflictuel du projet. En avril 2020, il a, à nouveau, saisi le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné, à travers un courrier dans lequel il demande, « face à cette situation explosive sur le terrain (…) d’annuler les arrêtés d’approbation du lotissement d’Adoukro ou, tout au moins, de les modifier afin que les villages de N’Djem, d’Abréby, de Sassako-bégnini et d’Avagou, ne soient pas spoliés de leurs terres ».

Mais ce énième cri de cœur restera, une fois de plus, sans réponse. Ayant perçu le peu d’intérêt de l’administration pour leurs préoccupations, les populations des quatre (04) villages impactés par le lotissement d’Adoukro, ont décidé de prendre leur destin en mains, et une tension sociale très perceptible s’est déjà installée dans ces dites localités. Une atmosphère conflictuelle qui peut, à tout moment, dégénérer en un conflit intercommunautaire dévastateur si rien n’est fait.

Le secours  des villages d’Avagou, de Sassako-bégnini, d’Abréby et de N’Djem quatre réside au palais  présidentiel

liyige foncier a jaxqueville 3Devant  une telle situation,  les chefs des villages, les chefs de terre et les propriétaires terriens d’Avagou, de Sassako-bégnini, d’Abréby et de N’Djem, soucieux de la paix si nécessaire dans le département de Jacqueville, mais en même temps, conscients des responsabilités qui sont les leurs dans la protection du patrimoine de leurs communautés respectives, appellent le Président de la République, Alassane Ouattara.

Un appel pour le règlement de ce litige qui n’a que trop duré. « Nous souhaitons que ce lotissement d’Adoukro soit purement et simplement annulé et que nos terres nous soient restituées« , demande, au nom des 4 villages impactés, N’drin Marcellin dit Chef Amine, président du Collectif des propriétaires terriens de Sassako-bégnini.

Au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, personne les choses ne bougent pas trop. Surtout, personne n’ose évoquer ce dossier relatif au lotissement d’Adoukro Tranche I et Tranche Il de Jacqueville. Cependant, un courageux collaborateur du ministre Bruno Koné, qui a requis l’anonymat, reconnaît  « du faux orchestré sur toute la ligne« .

Jacqueville-en guerre contre le lotissement d'Adoukro: les populations d'Avagou, de Sassako-bégnini, d'Abréby et de N'Djem exigent son annulation ledebativoirien.netCe cadre du Ministère de la Construction se demande comment de telles approbations ont-elles pu se faire. Une autre source révèle que le dossier a été vidé par ceux à qui il avait été imputé, pour éviter qu’en cas d’audit ou de réexamen du dossier, leurs noms ne soient cités comme co-auteurs de ce « faux ».

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