Abidjan-Agriculture :Un chercheur ivoirien dénonce l’introduction des OGM

«Les OGM présentent un enjeu économique pour nos producteurs, c’est pourquoi nous privilégions les semences améliorées»

Une importante conférence sur les acquis et les nouveaux enjeux de la filière semencière en Côte d’Ivoire s’est tenue jeudi dernier à Yopougon(commune d’Abidjan), dans les locaux de l’Association ivoirienne des sciences agronomiques (Aisa). Interrogé sur l’usage des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture, le professeur Da Costa Kouassi, président de l’Aisa a attiré l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences économiques des OGM.

conf aisa«La semence améliorée est un processus de sélection pour privilégier les individus de forte croissance ayant un intérêt en termes de goût, de productivité, de résistance etc. Or un OGM  est une variété donnée dans laquelle on insère un gène étranger qui modifie le patrimoine génétique de l’organisme. Et ce gène fait l’objet d’un brevet donc d’une propriété intellectuelle. Il présente dès lors un enjeu économique. Nos producteurs peuvent-ils payer pour ce gène ? C’est pour cela nous privilégions les semences améliorées», a expliqué cet expert en ressources halieutiques.

Le colonel Koffi Konan a pour sa part, expliqué qu’à la Société de développement des forêts (Sodefor), le travail qui se fait est de rétablir le couvert forestier. Toutefois, relève-t-il, depuis un certain temps, la société à capitaux publics s’évertue à domestiquer les plantes qui servent à nourrir les populations.

C’est l’exemple de certaines plantes dont les fruits ou les feuilles sont consommés. Il a même révélé que la Sodefor commercialise depuis un moment une espèce de cure-dent appelée « Tuékoué » récoltée dans la forêt de la Téné à Oumé.

DSC 0000012A cette occasion, différents exposés ont montré les progrès de la Côte d’Ivoire en matière de semences. L’Association nationale des semenciers de Côte d’Ivoire (Anasemci) par la voix de son président Diby Azi Léopold a plaidé pour que les paysans ivoiriens se tournent vers les semences homologuées pour une agriculture performante.

«La terre ne trahit pas. Si vous plantez une mauvaise graine, elle ne poussera pas», a-t-il soutenu, démontrant au passage que la filière semencière en Côte d’Ivoire est une source immense d’emplois. Toutes les potentialités y sont loin d’être exploitées, estime-t-il.

Grace Ozhylly

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