BOYCOTT PRESIDENTIELLE-ESSY AMARA:« LES IVOIRIENS NE SE SENTENT PAS CONCERNÉS PAR CETTE ELECTION » « NOUS NOUS ACHEMINONS VERS L’ELECTION LA PLUS IMPOPULAIRE DE NOTRE HISTOIRE »

Par HERVE GOBOU

 

Le ministre Essy Amara a animé une conférence de presse le mercredi 21 octobre 2015, à Abidjan, pour expliquer les raisons du retrait de sa candidature à l’élection présidentielle et appeler à l’abstention des populations.

Conference-presse-Essy-Amara-0099« J’AI DES PROJETS POUR ECLAIRER LE FUTUR DE LA COTE D’IVOIRE »

« Dans ces conditions et étant donné toutes les anomalies déjà relevées par ailleurs, j’appelle les ivoiriens à exprimer leur refus de se voir confisquer leur démocratie, en s’abstenant massivement de participer à une élection gadget. Une élection dans laquelle leurs voix ne comptent pas », a déclaré Essy Amara, candidat s’étant retiré de la course à la présidentielle. Donnant justement les raisons de ce retrait, l’ancien Président de la Commission de l’Union Africaine a déclaré ceci à la presse :

« Ce n’est certainement pas la voix de la foule persuadée d’un succès inéluctable de ma candidature, mais  la voix du peuple de Côte d’Ivoire, exposé aux dangers d’une nouvelle élection aux conditions calamiteuses », a relevé l’ancien ministre des Affaires étrangères. Pour l’orateur, il n’est pas question de s’engager dans une élection dans laquelle la Constitution et les règles du jeu électoral sont foulées aux pieds.

 

Essy Amara candidat
Essy Amara ex-candidat

« J’ai souhaité partager avec mes concitoyens  une vision pour la Côte d’Ivoire. La vision d’un pays de nouveau paisible et réconcilié avec lui-même. La vision d’une société unie et solidaire, respectueuse des règles qu’elle se donne. La vision d’un Etat plus fort, parce que plus juste, un Etat de droit au service des ivoiriens », a encore affirmé M.Essy.  Qui n’a pas manqué de souligner qu’il a « des projets pour éclairer le futur de la Côte d’Ivoire ».

« J’ai voulu rappeler aux ivoiriens le rôle protecteur de la loi, en employant toutes les voies légales  de contestation, à commencer par l’introduction auprès du Conseil Constitutionnel d’une requête en inéligibilité du président-candidat sur la base des dispositions de notre Constitution. Le texte de la Constitution rend inéligible le président-candidat tant qu’il n’est pas amendé.

L’annonce faite par le président- candidat, d’une modification prochaine des dispositions de la Constitution qui lui ont été opposées, confirme son malaise, c’est par là que tout aurait dû commencer. L’artifice de la « candidature par dérivation » est insoutenable», a-t-il argumenté, par ailleurs.  De l’avis du conférencier, il vaut mieux, comme le dit la sagesse populaire, prévenir que guérir.

essy ficgayo «  J’ai voulu montrer que la prévention des conflits électoraux et postélectoraux, parce qu’elle assainit le climat de préparation d’un scrutin, est toujours plus efficace que dans l’après-coup de la contestation des fraudes. L’actualité politique de la Guinée voisine où l’opposition dénonce sur le tard les dysfonctionnements de l’outil électoral, en témoigne », précise-t-il. Tout en estimant que « notre pays a, aujourd’hui plus qu’hier, besoin de repères ».

« Je note, au vu du très faible taux de retrait des cartes d’électeurs (moins de 30% aujourd’hui, que les ivoiriens ne se sentent pas concernés par cette parodie d’élection. Nous nous acheminons vers l’élection la plus impopulaire de notre histoire », a-t-il commenté. Avant de conclure en ces termes : « J’ai des projets pour éclairer le futur de la Côte d’Ivoire. Je prendrai le temps d’organiser une suite formelle au mouvement de sympathie qui s’est constitué autour de mon projet La Côte d’Ivoire retrouvée ».

HERVE GOBOU    

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