Abidjan-Violences religieuses-La communauté des Sunnites en Côte d’Ivoire catégorique : «L’Islam est une religion de paix et de cohésion et non de violence»

Par Grace Ozhylly

 

La communauté  musulmane sunnite  en Côte d’Ivoire continue de réaffirmer une nette ligne de démarcation entre l’islam et le terrorisme, en condamnant  énergiquement toute forme de violence, de terrorisme et d’intolérance religieuse ; « car l’Islam consacre la préservation de la vie ».  

Le Cadre choisi pour une telle déclaration a été une  assemblée consultative des 5 et 6 septembre 2015, à Abidjan à l’université islamique Al Fourqane de Yopougon, qui a accueilli des délégations de leaders musulmans venues des régions et des départements de Côte d’Ivoire, autour du thème : «L’Islam religion de paix et de cohésion». Une initiative du docteur Fadiga Moussa, Raïs de l’AMSCI-l’Association des Musulmans Sunnites en Côte d’Ivoire (AMSCI), du Conseil Exécutif du Conseil des Imams Sunnites (CODIS), et de l’Académie nationale des oulémas (ANAOU).

  L’élection présidentielle,

La communauté musulmane sunnite   invite tous les acteurs politiques à plus de responsabilité, à faire preuve de mesure et à s’assurer que leurs actes privilégient l’intérêt supérieur de la nation. Le peuple de Côte d’Ivoire a tant souffert des conséquences de la crise postélectorale de 2010, pour semer les germes  d’une autre en 2015.

Et d’exhorte les leaders et les partis et groupements politiques à s’inscrire résolument dans une dynamique favorisant un contexte électoral paisible  en 2015 et à mener une campagne électorale apaisée et civilisée, qui exclut toute forme de violence (physique ou morale) ou de pression (ethnique, financière, religieuse, etc.). Aux imams et aux leaders religieux, l’assemblée encourage à prôner la paix et l’union dans la diversité et à éviter de transformer les lieux de cultes en des lieux de meeting à caractère politique.

le terrorisme

Il est un fait d’actualité que dans les médias, l’Islam est une religion de plus en plus associée à la violence et au terrorisme. Des actes répréhensibles, dans le monde et dans la sous-région ouest-africaine  sont perpétrés au nom de l’islam. Une situation qui interpelle la communauté  musulmane à quelques semaines de l’organisation de la prochaine élection présidentielle ivoirienne, du 25 octobre 2015. Autant de préoccupations touchant la vie de la communauté musulmane et de la nation ivoirienne tout entière qui ont justifié la tenue de l’assemblée consultative, comme un cadre d’échanges et d’orientation.

Face à ce constat et soucieux de contribuer à la promotion en Côte d’Ivoire d’un climat de paix et de cohésion sociale, la communauté sunnites en Côte d’Ivoire, s’est appuyée sur le saint coran qui indique que, «quiconque tuerait une personne sans qu’il n’ait commis un meurtre ou exercé des violences sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes »Sourate la table servie (Al-Ma’idah) : 5, verset 32.

Aussi la communauté musulmane sunnite reste-elle attachée à la paix et à la tolérance à travers une collaboration franche et étroite avec les pouvoirs publics, suivant sa longue tradition établie depuis la création de l’AMSCI en 1976. L’assemblée invite les participants à perpétuer cette tradition de tolérance et respect des lois républicaines en dépit des exactions, dont leurs membres ont été quelquefois la cible dans l’histoire socioreligieuse de la Côte d’Ivoire.

Dans cette perspective d’harmonie et de bonheur partagé, la communauté musulmane sunnite a exprimé sa disponibilité pour la promotion de la paix et du renforcement de la cohésion sociale tout en mettant en mission l’ensemble des imams et des leaders religieux pour user de leur influence dans l’endiguement du terrorisme et de l’extrémisme, contraires aux valeurs de l’Islam.   Pour relever ces défis, elle appelle à la création d’un cadre formel de concertation entre les principaux dignitaires de la communauté musulmane qui sera un cadre d’échanges et d’actions dans l’intérêt supérieur de la communauté musulmane et de la nation ivoirienne.

 

Elle n’a pas manqué lors de ses réflexions de

saluer la prise de mesures sécuritaires préventives et la responsabilité dont il a fait preuve dans la gestion de la question des menaces terroristes contre la Côte d’Ivoire en rejetant tout amalgame avec l’Islam. Toutefois, elle demande aux autorités à poursuivre leurs efforts dans la sécurisation des personnes et des biens.

Elle a alors  exhorté le gouvernement à adopter une approche participative fondée sur la consultation des grandes associations dans toute initiative de représentation ou de consolidation de la cohésion nationale et l’abandon  de méthodes unilatérales ou bilatérales de gestion des questions d’intérêt général, consistant en l’exclusion d’une grande majorité de membres de la communauté musulmane.

A cet effet, Elle demande à être associées en leur nom et pour leur propre compte à toutes les activités dévolues aux associations musulmanes nationales. Elle invite les autorités administratives à garantir la liberté de culte de la communauté musulmane sunnite sur toute l’étendue du territoire national conformément aux principes fondateurs de la République de Côte d’Ivoire.

 

Traitant de la question du leadership dans la communauté musulmane,

l’Assemblée encourage les principales associations musulmanes à l’application des résolutions issues du séminaire de la communauté musulmane sur la réconciliation nationale, auquel avaient participé tous les hauts responsables de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire les 4et5 juin 2011, notamment : La création d’un cadre de concertation entre les leaders musulmans.

La création d’un cadre permanent de dialogue, d’échanges et de communication entre les différentes associations et fédérations officiellement reconnues. L’application effective desdites résolutions, que nous appelons de tous nos vœux, permettra d’examiner et de traiter dans l’unité de nombreuses questions touchant la vie de la communauté et de la nation notamment les questions de la laïcité, de l’intégration socioprofessionnelle des diplômés arabophones, l’instauration de l’enseignement de la langue arabe dans le système éducatif.

Grace Ozhylly

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